Vivre avec le cancer
Qui suis-je aujourd’hui ?
Je suis le fruit de toutes mes expériences de vie ; chacune d’elles a façonné la personne que je suis à cet instant précis. Au fil du temps, je prends conscience de ce qui est bon ou non pour moi. Je sais aussi que j’ai la liberté de choisir le changement, de choisir mon demain, de choisir l’amour. C’est pourquoi, ici et maintenant, je décide de laisser sur le bord du chemin ce qui ne m’est plus nécessaire, de faire de la place, parce qu’au fil du chemin, je rencontrerai de nouvelles expériences et de nouvelles personnes qui m’accompagneront sur un bout de route. Alors, il vaut mieux voyager léger !
De quoi ai-je envie de parler ?
De moi, bien sûr, et de mon compagnon de route depuis quatre mois : cette partie de mon corps qui semble vouloir me glisser un mot à l’oreille (ou plutôt à l’amygdale). Je commence à l’écouter. Jusqu’à présent, j’étais assailli par les médecins, par mon entourage : chacun avait son avis à donner, sa recette, sa peur à proposer. J’écoutais, je répondais, je me défendais, je me justifiais de ne pas accepter ce que les médecins me propose. J’ai pu compter sur certaines belles âmes pour me soutenir et m’aider à tenir bon. Aujourd’hui, je prends un temps pour m’entendre, pour l’entendre, tout en sentant le soutien précieux de mon épouse, de mes enfants, d'amis de long date, d’amis chers chamanes, des amis bienveillants de HeratFulness, de ces plantes que je considère comme mes compagnes de route. Sans oublier, bien sûr, le cercle de tambour, dont les vibrations me rappellent que je ne suis jamais seul.
Demain, qui veux-je être ?
Je suis convaincu que je crée mon avenir, sans même le savoir, je dois être attentif à mon intention. Tout ce que je vie aujourd’hui est une possibilité de mon avenir. Je garderais ce compagnon le temps d’apprendre ce que je dois apprendre, puis je ferai de mon mieux pour le déposer au bord du chemin en le remerciant pour son enseignement, mais c’est certain, je le laisserai là. Je fais le choix d’être libre, et de privilégier l’amour.
Et le cancer, alors ?
J’ai appris son existence le 5 septembre 2024, vers 11 heures du matin : cancer de l’amygdale gauche, stade 4. Première surprise : je n’avais même pas réalisé que j’ignorais à peu près tout de cette amygdale… je découvre son emplacement exact à travers cette tumeur. Alors, j’ai décidé de faire connaissance avec ce squatteur. J’ai découvert qu’on avait nombre de points communs : il adore le sucre, moi aussi ; il adore les spaghettis carbonara avec leur bonne sauce crème-fromage, moi aussi. Il aime la viande rouge, le pain blanc, les cigares et l’alcool… et devinez quoi : moi aussi ! Sur le coup, j’ai estimé ça fascinant. puis je découvert que ce qu’on apprécie le rend plus fort, et pas à moi, ça pose un sérieux problème de déséquilibre. Finalement, on rigole un peu moins, surtout moi. Alors, je choisis de ne pas le rendre plus fort, tout d’abord en cherche l’équilibre entre nous deux et à l'avenir en cherchent l’équilibre sans lui. Finalement, je décide du menu… et je veux aussi choisir de la suite de l’aventure.